Au-dessous des volcans

Publié le 26 janvier 2023 à 10:49

Au-dessous du volcan / Sous le volcan

Je lis des livres. Rien d’étonnant, me direz-vous. La lecture de certains d’entre eux peuvent changer une existence. Ça a été mon cas avec Au-dessous du Volcan, chef-d’œuvre de Malcolm Lowry.

J’ai lu Au-dessous du volcan. En une première lecture, j’avoue avoir été fasciné, déjà, par une œuvre que j’avais pourtant eu l’impression de n’avoir fait qu’effleurer en surface. La fin vous pousse d’ailleurs à en relire le début en une sorte de boucle infernale ; une perversité à la Lowry, parmi tant d’autres. Et de boucle en spirale je l’ai relu une seconde fois, puis une troisième. J’ai terminé par la traduction nouvelle ‘Sous le volcan’ qui ne m’a pas permis pourtant de mieux y goûter. Tout au plus, un éclairage quelque peu différent, mais j'avoue préférer le manque de lumière de la traduction originale. La lettre de Lowry à son éditeur, présente dans cette édition, justifie pourtant à elle seule l’achat du bouquin.

Lettre de 10.000 mots dans laquelle un Lowry lessivé et désespéré joue son vatout en défendant pied à pied son œuvre en se permettant pourtant de se foutre gentiment de la gueule et des avis des lecteurs professionnels ayant rendu leur copie à sa maison d’édition. Pour Lowry le texte de son roman était devenu une obsession, « une machine à la mécanique implacable » et si j’ai du mal à l’expliquer je ne peux qu’être parfaitement en accord avec cette vision. Ecrire, réécrire, travailler et retravailler encore chaque phrase chacun des mots de son texte durant plus de dix ans. Son œuvre s’était sans doute mis à le posséder, l’obsédant au même titre que le manque d’alcool, le poussant sans doute vers la folie. Mais qu’est la folie chez Lowry sinon une lucidité exacerbée à laquelle il faut échapper pour vivre ?


"Qu'est l'homme, sinon une petite âme qui maintient debout un cadavre ?"

Malcolm Lowry


Le chef-d’œuvre de Lowry

Rien, absolument rien n’est laissé au hasard dans Au-dessous du volcan. Tout tombe juste dans cette cathédrale littéraire édifiée par Lowry. Le fil du récit est ténu et l’histoire racontée peut tenir en une seule phrase, et pourtant… Lowry brosse un portrait sans concession de son siècle et de l'âme humaine. Mais bien obligé de me rendre à l’évidence, je dois admettre que dire cela aussi est réducteur car sa vision lucide du monde ne semble pas avoir de limite et dépasse de loin la médiocrité ambiante. Je peux affirmer sans avoir l’ombre d’un doute que Lowry avait une idée bien plus nette et lucide du vingt et unième siècle que la plupart de nos contemporains.

Nous évoluons dans un songe dont quelques personnes seulement ont la clef, Lowry est de ceux-là. Il a tout compris, se moque de nous, les admirateurs de son œuvre autant que des lecteurs hermétiques n’y comprenant rien.

Rien n’est gratuit ni facile, il laisse au lecteur la possibilité de s’immerger dans le symbolisme de son l’œuvre… Enfin, s’il le désire, car Lowry n’impose rien. Plusieurs niveaux de lectures s’offrent à nous, œuvre à tiroir, références aux mythes aux légendes, à LA politique.

Personnellement, ma couverture préférée d'Au-dessous du volcan, Folio

Lowry, source d'inspiration

Au-dessous du Volcan de Lowry m’a inspiré dans l’écriture de mon premier roman "Les Senteurs", et ce, pour le meilleur ou pour le pire. J’ai situé moi aussi mon histoire au-dessous de deux volcans, l’action de mon roman se déroulant sur l’île de La Réunion. Étrange de réaliser cela après la fin de l’écriture. Inconsciemment je devais savoir...

Après ce que je viens d’exprimer, est-il utile de préciser que je ne cherche pas à rivaliser avec l’œuvre de Lowry ? J’estime cependant avoir mené un travail littéraire plus qu’honorable dont la lecture peut se faire sur plusieurs niveaux et teinté d’un symbolisme à la Lowry.

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